Ce n’est pas un secret, pour une productivité et une rentabilité optimale, la stricte gestion du temps, des coûts, des processus et de la qualité est nécessaire. Et, dans une entreprise industrielle, cela est possible grâce à la gestion de la production. Pour encore plus de précision, de fiabilité et de qualité, cette gestion peut être informatisée. On parle alors de GPAO : gestion de production assistée par ordinateur. Cependant, même s’il existe depuis longtemps, ce type de logiciel est encore trop peu utilisé par les PMI. Pourquoi ? Quels sont les bénéfices concrets ? Autant de questions auxquelles nous répondons dans ce nouvel article.
La GPAO au sein des PMI : la situation en 2020
Les entreprises industrielles françaises sont peu équipées pour l’industrie 4.0. Cela est encore plus vrai au sein des PMI et ETI.
- 64 % des dirigeants de PME et ETI affirment connaître le terme usine 4.0,
- 63 % n’ont pas prévu d’initiatives autour de l’industrie du futur dans les 12 prochains mois*.
Mais avant de parler d’industrie du futur, il faut déjà commencer par la base : les logiciels de gestion (ERP, GPAO, MES…).
Il existe aujourd’hui près de 40 000 PMI en France. On considère que plus de la moitié ne sont pas équipées d’un ERP ou d’un logiciel GPAO. Environ 10 000 d’entre elles utilisent des solutions déployées dans les années 1990, donc obsolètes. D’après une étude menée par CXP Group, la majorité des ERP (53 %) a été déployée avant 2010. Or, les enjeux et le contexte ont évolué depuis. Les logiciels ne sont plus tout à fait adaptés. La mondialisation est plus développée. Les entreprises ont besoin d’informations en temps réel pour prendre les décisions adaptées, de pouvoir calculer le coût exact des stocks, de la production… Constamment de nouvelles questions se posent. Est-ce toujours un bon choix de produire à l’étranger ? On vient de voir que la question se posait en temps de crise. Les ERP des années 2000 ne permettent pas toujours de s’adapter rapidement aux contraintes actuelles. Et cela peut coûter cher à une entreprise industrielle, surtout une PME.
Par exemple, si vous n’utilisez pas de solution pour suivre votre parc de machines, les pertes liées aux différents événements peuvent atteindre 20 000 € par an pour une PME de 20 à 50 personnes : matériel à remplacer, réparation de pannes qui auraient pu être évitées, arrêt de chantier ou de production, accidents du travail, pénalités de retard… Comptons aussi les coûts cachés : temps homme pour la réparation, démotivation des équipes, baisse de la qualité… Nous pouvons également parler des stocks. Si votre production n’est pas correctement gérée ou suivie, vous risquez de sous ou sur-produire. Dans les deux cas, les conséquences peuvent être importantes : logistique, immobilisation, arrêt de production par manque de matière première, annulation de commandes… C’est pourquoi l’ERP et la GPAO jouent un rôle primordial dans la maîtrise de ces coûts.
Les besoins à couvrir pour rester compétitif
Comme évoqué plus haut, les logiciels des années 1990 ou 2000 n’ont pas anticipé le contexte business que nous connaissons aujourd’hui. L’ordonnancement et la gestion de la production étaient donc moins poussées. Or, travailler avec de tels outils n’est plus possible ! Pour rester compétitives, les PMI ont besoin de suivre davantage d’indicateurs, de disposer d’information plus rapidement, de pouvoir collaborer avec leurs équipes, même à distance. La crise sanitaire de 2020 confirme que les entreprises industrielles ont besoin d’agilité, de pouvoir changer de mix produit rapidement, de s’adapter aux différentes situations rencontrées. Et pour cela, il faut disposer d’une GPAO ou d’un ERP doté d’un module GPAO agile.
Le besoin de temps réel
Pour anticiper la production, il est nécessaire de disposer d’une vision à l’instant T de l’activité, et des prévisions (devis, commandes en cours…). Cela évite de sur-stocker, de manquer de ressources, et permet de s’adapter en cas de crise ou d’impondérable. La GPAO donne cette vision en temps réel : suivi du planning, taux de rendement des ateliers (TRS) à l’instant T, alertes en cas de retard ou de rupture de matériaux…
Le besoin d’agilité
La situation vécue au printemps 2020 le prouve. Si une entreprise n’est pas agile, il est difficile de faire face à une crise. Beaucoup d’entreprises ont trouvé comment rebondir face au Covid-19 en changeant leur activité : production de masques, de matériels de protection, de gel hydroalcoolique… alors que ce n’est pas leur activité principale. Une preuve qu’avec de la flexibilité et les processus bien mis en place, suivis par un ERP qui recense les fournisseurs et les ressources de l’entreprise, cette agilité est possible.
Le besoin d’outils modernes
Pour plus de traçabilité, de temps réel, de circulation de l’information et collaboration, il est nécessaire de disposer d’outils modernes et ergonomiques. Ainsi, les outils seront mieux accueillis par vos équipes, qui verront rapidement les bénéfices sur leurs missions. C’est par exemple, pouvoir effectuer des simulations en quelques clics, voire même en “glissant-déposant” les OF dans le planning. C’est aussi pouvoir personnaliser les vues de chaque collaborateur pour qu’il ait accès aux informations qui le concernent rapidement. Enfin, c’est également la restitution des indicateurs de manière visuelle pour être informé de l’état d’urgence d’une situation par exemple en utilisant des couleurs (rouge, vert, orange).
Le besoin d’interconnexion
Enfin, pour plus de productivité et de partage, il est nécessaire que les outils mis en place communiquent entre eux. Cela favorise la collecte de données, mais également la circulation de l’information entre les métiers et les partenaires de l’entreprise industrielle. Dans certains secteurs, si vous ne proposez pas d’EDI à vos fournisseurs ou clients, votre collaboration peut être remise en question (l’aéronautique par exemple).
Les enjeux industriels évoluent rapidement et les entreprises pas ou mal digitalisées auront du mal à se démarquer dans les prochaines années. Si l’usine 4.0 est un objectif à long terme, il faut déjà penser à la base : la digitalisation de vos processus. Quel que soit votre secteur d’activité, la priorité aujourd’hui est de se doter des outils numériques qui vous permettront de rester compétitives : la GPAO et l’ERP en tête.
*Baromètre « Industrie 4.0 des ETI » de GFI et BFM Business, 2020