Comment l’industrie doit continuer à innover et préparer l’après crise ?

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Nous traversons actuellement une crise sanitaire inédite. L’industrie, comme tous les secteurs d’activité, est largement affectée par les mesures en vigueur. Les industriels ont mis en place une nouvelle organisation, à ajuster en permanence pendant la durée du confinement pour gérer la crise. Mais ils doivent d’ores et déjà se préparer à la reprise. Comment gérer la crise ? Comment l’anticiper ? Comment s’en sortir avec le moins de séquelles possible ? Voici mes conseils.

Conseil #1 – Tirer les leçons des crises passées

La France, et le monde plus généralement, a déjà traversé de nombreuses crises d’intensités et de natures différentes : la dépression de 1929, les guerres mondiales, la grève majeure des transporteurs de 1995, le krach financier de 2008… Et à chaque fois, le pays a dû gérer la crise, se relever, relancer la croissance, motiver et soutenir ses habitants et ses entreprises… Tout en en tirant les enseignements nécessaires et en s’inspirant des bonnes pratiques des autres états.

Pendant la crise de 2008, le gouvernement fédéral allemand a décidé de protéger l’industrie en mettant en place le chômage partiel, préservant ainsi ses compétences et ses emplois. Résultat : la sortie de crise a été plus rapide qu’en France, qui avait majoritairement soutenu les banques, mais n’avait pas pris de telles mesures pour l’industrie. Cela se constate des années après. En 2017, l’Allemagne a dépassé son niveau d’investissement de 2007, grâce à son ouverture sur l’extérieur et à sa puissance qui ont contribué au maintien économique du pays*. Aujourd’hui, la sphère politique semble en avoir tiré les leçons, et notre pays suit le même cap.

Mais les entreprises doivent également revoir leur organisation en temps de crise. On l’a constaté avec la grève des transporteurs dans les années 1990. Un mouvement social majeur avait paralysé le pays et provoqué des problèmes de stock. Pour se prémunir contre d’éventuels événements similaires, les entreprises se sont organisées pour disposer de davantage de stocks, afin de moins dépendre des sociétés de logistique. Ainsi, les entreprises doivent adapter leurs stratégies et planifier les processus pour la sortie de crise actuelle.

Conseil #2 – Savoir saisir les opportunités de chaque crise

Malgré les effets négatifs de chaque période de récession, il y a toujours des opportunités à saisir. Avec la crise sanitaire actuelle, la croissance va indéniablement ralentir en 2020. L’estimation de l’OFCE (observatoire français des conjonctures économiques) est qu’un mois de confinement conduira à une chute de l’activité du PIB, de 2,6 % sur un an, par rapport à une croissance qui était attendue à 1,3 %. Il y a une chute brutale de la consommation des ménages. Elle est estimée à 20 % environ pour un mois de confinement. Cependant, la logique voudrait qu’elle remonte en 2021. Soyons alors prêts à en tirer parti pour pouvoir répondre à l’augmentation de l’activité : anticiper la production, les stocks, les recrutements… D’autant que l’OFCE estime que les investissements dans l’industrie vont chuter de 37 %.

Rester à l’écoute du marché et analyser la demande sont clés : comment vont consommer les Français ? Selon un sondage Viavoice, « Coronavirus : quel monde d’après ? », publié mercredi par Libération, 69 % des Français jugent nécessaire de « ralentir le productivisme et la recherche perpétuelle de rentabilité ». Comment va communiquer l’État ? Le capitalisme va évoluer, il faudra être prêt à pouvoir s’adapter. Comment se portent le marché et la concurrence, en France mais aussi à l’export ? Tout peut aller très vite, dans un sens ou dans l’autre. Ce qui est vrai un jour peut-être démenti le lendemain.

Dans les entreprises, il est donc nécessaire de mettre en place une approche agile pour changer les processus rapidement. Disposer d’un système d’information flexible semble plus qu’indispensable. Il faut qu’il s’adapte à la nouvelle organisation et aux tendances à venir. Prenons l’exemple du télétravail. Pour certaines entreprises, qui avaient déjà entamé la démarche, y passer a été très simple. Pour d’autres, qui ne s’étaient pas posé la question du « Comment faire travailler mes équipes à distance ? », cela a été beaucoup plus compliqué. Tous les outils ne sont pas, de base, forcément accessibles en situation de mobilité…

Cette crise va également entraîner un changement de paradigme. Nous avons appris que nous étions très dépendants d’autres pays, notamment pour la production. À l’issue de la crise, nous assisterons probablement à une relocalisation de certaines usines. De plus, les consommateurs, mais aussi – souhaitons-le – les industriels, seront peut-être plus vigilants à la provenance de ce qu’ils achètent. Il y aura donc des opportunités à saisir.

Pour cela, les entreprises doivent apprendre à travailler autrement : numériser la prise de commande, l’administratif, rendre les outils accessibles à distance (et si ce n’est pas possible, s’équiper de nouvelles solutions qui le permettent), disposer d’informations en temps réel pour prendre les décisions rapidement, chercher de nouveaux marchés, rebondir à temps quand les concurrents n’ont plus la capacité à suivre… En clair, être réactifs et flexibles au maximum, tout en suivant et anticipant les tendances grâce à l’analyse des données internes et du marché.

Conseil #3 – Comment préparer la sortie de crise ?

Comme évoqué dans les points précédents, les entreprises qui rebondissent le mieux sont celles qui ont su anticiper, et surtout s’adapter à des situations particulières. Comment ? En bénéficiant des mesures mises en place par le gouvernement. Un plan de 45 milliards d’euros a été lancé pour protéger les entreprises, le chômage partiel, le report des cotisations… et en préservant les ressources, à la fois humaines et matérielles. En effet, il est dans votre intérêt de ne pas vous séparer de vos collaborateurs déjà formés et opérationnels pour pouvoir rebondir rapidement. De même, mieux vaut ne pas stopper les investissements, notamment en recherche et développement, pour ne pas être en retard par rapport à vos concurrents quand la reprise arrivera. Continuer d’innover, de se démarquer est la manière la plus efficace de garantir votre avenir.

Il faut profiter de cette période pour revoir votre organisation et faire le point sur l’avancée de votre digitalisation. Vos outils peuvent-ils s’adapter à une situation qui empêche vos salariés de venir travailler dans vos locaux ? S’il n’est pas possible de tout faire à distance ou via les outils digitaux, identifiez les postes ou les services qui peuvent basculer en télétravail, et préparez-les !

Il est également important, pour votre image et par sécurité, de montrer à vos salariés que vous mettez les moyens pour faciliter leur travail, pour les protéger, et renforcer leur confiance et leur engagement

Au-delà d’une nouvelle organisation interne à mettre en place, c’est l’occasion de revoir ses processus d’échanges avec les différents partenaires (clients, fournisseurs) : comment faciliter la prise de commande et la facturation ? Comment les renseigner simplement sur les délais et les coûts en quelques clics ? Là encore, vos outils digitaux deviennent vos meilleurs alliés. Et tout cela vous permet ainsi de développer votre capacité à changer de mix pour vous adapter à une situation urgente. Actuellement, certaines entreprises revoient leur activité pour fabriquer des masques ou du gel hydroalcoolique, alors que ce n’est pas leur cœur de métier.

Disposer d’un ERP, ouvert, modulaire et accessible à distance est alors un avantage non négligeable. Cela permet de gérer la crise, de continuer à surveiller et piloter l’activité, à réagir plus rapidement à l’évolution de la situation. La crise actuelle le confirme : les outils digitaux agiles, ergonomiques, web et adaptables sont des avantages considérables. Le Système d’Information joue un rôle important dans la pérennité de l’entreprise : il faut qu’il s’adapte, qu’il évolue et qu’il permette de répondre aux fluctuations de la conjoncture.

La sortie de crise sera difficile, comme à chaque fois. Cependant, il est primordial de continuer à investir, de profiter de cette période pour favoriser l’innovation, la digitalisation et capitaliser sur les ressources. C’est le bon moment pour s’intéresser aux sujets de fonds, toujours remis à plus tard. D’autant que nous vivrons certainement de nouvelles crises similaires et qu’il faudra gérer la crise aussi. Il faudra alors être prêt à accéder à ses outils à distance rapidement… Cette période va sûrement amorcer une nouvelle ère pour l’industrie, qui doit se tenir prête pour s’adapter et rebondir immédiatement.

* Selon une étude menée par des élèves de Sciences Po

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